A Berlin où tout a commencé, l’Afrique fait entendre sa voix. À l’occasion des 140 ans de la Conférence de Berlin, celle qui avait redessiné le continent sans consulter ses peuples, le Professeur Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères, s’est exprimé avec force et conviction.
Invité d’honneur au siège de la KfW, ce 29 janvier à Berlin, le chef de la diplomatie togolaisea rappelé l’importance de ne pas voir cet événement comme une simple tragédie, mais comme un levier pour l’avenir. Se souvenir de cet événement, non pas uniquement comme une tragédie historique, mais comme une occasion de renforcer la souveraineté africaine, a-t-il martelé devant une assemblée de diplomates, historiens et politiques venus d’Afrique et d’Europe.
Le symposium, placé sous le thème évocateur « La Conférence de Berlin 1884-1885 ou le partage de l’Afrique sans l’Afrique », pose une question essentielle : comment transformer cette mémoire douloureuse en moteur de développement et de coopération équitable ?
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Pour le Prof. Dussey, il est temps de tourner la page de la dépendance et de tirer les leçons de l’histoire tout en plaidant pour une Afrique résolument tournée vers l’avenir. Loin du ressentiment, son discours s’ancre dans une vision constructive : celle d’une Afrique maîtresse de son destin, exploitant ses richesses pour ses peuples et non pour d’autres.
Pendant plusieurs jours, des panels aborderont la décolonisation, la coopération internationale et les perspectives géopolitiques africaines. L’enjeu est de faire de cette rencontre un tremplin vers des partenariats équitables. Car, 140 ans après, l’Afrique ne veut plus être spectatrice de son propre récit. Elle veut en être l’auteur.