Rapprocher Kinshasa et Kigali, deux capitales déchirées par des mois de tensions, d’accusations et de violences, c’est le défi que veut relever Faure Gnassingbé. Le président togolais, récemment désigné médiateur officiel par l’Union africaine, a entamé mardi 16 avril à Luanda sa mission par une rencontre stratégique avec João Lourenço, président angolais.
Présentée comme une « visite d’amitié et de travail », cette étape angolaise revêtait en réalité une importance capitale. Car dans les méandres de la crise congolo-rwandaise, où « la méfiance réciproque entre Kigali et Kinshasa » rend tout dialogue explosif, chaque geste compte. Et c’est à l’ombre des projecteurs que Faure Gnassingbé entend œuvrer. Réputé pour sa discrétion et sa diplomatie feutrée, il est de ceux qui avancent lentement, mais sûrement.
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Le soutien affiché de João Lourenço, lui-même fortement impliqué dans les précédentes tentatives de désescalade, n’est pas anodin. Luanda devient ainsi le théâtre d’une diplomatie à plusieurs voix, où l’Angola, le Togo et l’Union africaine cherchent à conjuguer leurs efforts pour sortir la région des Grands Lacs de l’impasse. Une « complémentarité » stratégique qui pourrait, si elle tient ses promesses, redonner un nouveau souffle aux processus de paix.
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Le défi est immense. Entre les violences persistantes dans le Nord-Kivu, la présence du M23, et l’angoisse quotidienne des populations civiles, le climat est fragile. Pourtant, à l’issue de l’entretien de haut niveau, les deux présidents ont réitéré leur attachement à un cessez-le-feu effectif et au lancement d’un dialogue « inclusif ».
Le pari de Lomé est de faire la preuve qu’« une médiation africaine peut être synonyme de résultats tangibles ». Et si la route vers la paix reste longue, cette première escale diplomatique pourrait bien en dessiner la trajectoire.
Faure Gnassingbé, dans son rôle de médiateur, s’impose déjà comme l’un des architectes silencieux d’une paix fragile, mais possible.
