Dès la prochaine rentrée universitaire, tous les étudiants inscrits dans les universités publiques togolaises devront se former à deux compétences désormais incontournables : la programmation informatique et la langue anglaise. Quelle que soit leur filière, ils suivront entre 5 et 6 heures de cours hebdomadaires dédiés à ces disciplines.
Cette initiative est portée par le ministère de l’Enseignement supérieur, en collaboration étroite avec celui de l’Économie numérique. Elle vise à arrimer la formation universitaire aux réalités d’un monde globalisé, dominé par la technologie et les échanges internationaux.
« Il ne suffit plus aujourd’hui d’être excellent dans son domaine de spécialité. Il faut aussi savoir manier les outils numériques et être capable de s’exprimer dans un anglais fonctionnel », a souligné le ministre de l’Enseignement supérieur, Kanka-Malik Natchaba, ce lundi en conférence de presse.
Une montée en puissance progressive
Le ministre a précisé que cette réforme ne s’imposera pas d’un seul coup. « L’initiative, qui est portée en lien avec le ministère chargé de l’économie numérique, se déploiera progressivement. Cette année, une phase pilote sera menée, puis le dispositif sera étendu à l’ensemble des étudiants », a-t-il indiqué.
Cette montée en charge progressive permettra aux universités de tester et d’ajuster les modalités pédagogiques, en fonction des réalités du terrain.
Un enseignement modulaire, pensé pour s’adapter
Afin de ne pas alourdir la charge horaire des étudiants, la réforme prévoit une réorganisation des emplois du temps. Les nouvelles unités d’enseignement technologique seront intégrées via des créneaux aménagés, avec un recours important au e-learning.
« Le dispositif est basé sur du e-learning, permettant une formation modulaire adaptée aux emplois du temps », a précisé Kanka-Malik Natchaba. Une solution qui devrait offrir plus de flexibilité et garantir une montée en compétence sans perturber les cursus existants.
Une vision stratégique pour un Togo compétitif
Le gouvernement mise sur cette réforme pour doter le pays d’une jeunesse formée aux standards internationaux. « Notre ambition est de positionner le Togo comme un hub de services, qu’ils soient logistiques, aéroportuaires, numériques ou liés à la relation client. Cela suppose une jeunesse qualifiée, agile et compétitive », a insisté le ministre.
À terme, cette transformation pédagogique pourrait faire des universités togolaises des pôles d’excellence, où les compétences numériques et linguistiques seront des socles fondamentaux. Une révolution académique discrète mais décisive, pour un avenir résolument tourné vers l’innovation et l’ouverture internationale.