Rapport annuel 2024 : une croissance solide au sein de l’Uemoa, malgré les défis

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) maintient le cap de du dynamisme économique en 2024. Elle affiche une croissance économique de 6,2%, contre 5,3% l’an dernier. De l’inflation aux finances publiques, le Rapport annuel 2024 dresse le bilan sur le fonctionnement et l’évolution de l’Union. Il a été officiellement présenté, ce 18 mars à Bamako au Mali.

Pourtant, cette croissance ne masque pas tous les défis. L’inflation reste sous surveillance. En 2024, elle atteindrait « 3,8% contre 3,7% en 2023 », tirée par la hausse des prix de toutes les fonctions. Un chiffre modéré, mais qui cache des disparités : le Niger enregistre une flambée avec « +10,4% » d’inflation, loin devant ses voisins ; le Bénin (+1,0%), le Burkina Faso (+4,5%), la Côte d’Ivoire (+3,5%), la Guinée-Bissau (+3,6%), le Mali (+3,6%), le Sénégal (+1,0%) et le Togo (+3,1%).

S’agissant des finances publiques, l’heure est à la discipline budgétaire. Le déficit global reculerait à « 5,3% du PIB contre 5,9% en 2023 », une amélioration portée par des recettes fiscales en nette hausse. La pression fiscale moyenne grimperait à « 14,5% contre 14,1% en 2023 », fruit d’« une mise en œuvre rigoureuse des réformes engagées par les États membres ». Les dépenses, elles, continuent de croître, dopées par « la revalorisation salariale des fonctionnaires » et l’accélération des grands chantiers.

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Une dette publique qui « s’établirait à 60,3% du PIB » en 2024, confirmant une tendance à la hausse. La dette intérieure, notamment, progresse rapidement, reflet de tensions persistantes sur le financement domestique. « L’exécution des budgets des États membres de l’UEMOA en 2024 s’est soldée par une réduction du déficit budgétaire global de l’Union à 5,3% du PIB contre 5,9% en 2023 en raison de la hausse des recettes publiques plus importante que celle des dépenses », a précisé le président de la Commission de l’Uemoa, Abdoulaye Diop.

Présentation du Rapport annuel 2024 à Bamako au Mali

Malgré ces zones d’ombre, l’Uemoa avance. La croissance est présente. L’ensemble des secteurs s’active : du pétrole nigérien à la relance du BTP, l’activité affiche une vigueur retrouvée. « La production des premiers barils de pétrole au Sénégal » illustre ce tournant décisif vers l’exploitation accrue des ressources naturelles.

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« Notre processus d’intégration économique a connu des avancées en 2024, malgré les contraintes qu’impose la situation sécuritaire et géopolitique dans l’espace Uemoa, la persistance de l’insécurité liée aux attaques terroristes et le ralentissement du reversement du Prélèvement communautaire de solidarité (PCS) par les Etats membres, principale source de financement des activités des Organes de l’Union », a mentionné Abdoulaye Diop.

Photo de famille lors de la présentation du Rapport annuel

Pour la Commission de l’Uemoa, le défi de demain sera de faire de cette croissance, une prospérité partagée, durable et résiliente.

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