Les récentes publications de deux figures politiques togolaises de premier plan ont braqué les projecteurs sur un site patrimonial méconnu mais chargé d’histoire : les grottes de Nok, situées dans la commune de Tandjouaré 2, dans la région des Savanes. Affoh Atcha-Dedji, gouverneur de la région et vice-président du parti UNIR en charge de la région Centrale, y a effectué une visite qu’il a qualifiée d’honorable.
Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), il a déclaré : « J’ai eu l’honneur de visiter les célèbres grottes de Nok situées dans la commune de Tandjouare 2. Ce site emblématique, riche en histoire et en culture, témoigne de notre patrimoine inestimable et de la résilience de nos aïeux. »
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Une mémoire ancestrale enracinée dans la pierre
Les grottes de Nok ne sont pas qu’un ensemble de formations géologiques : elles représentent un pan de la mémoire collective togolaise. Ces cavités naturelles, ayant servi de refuges, d’abris ou même de lieux de culte dans les temps anciens, sont des témoins silencieux des stratégies de survie des populations locales face aux envahisseurs ou aux aléas climatiques. Leur potentiel historique reste encore largement sous-exploité, tant du point de vue de la recherche que de la mise en valeur touristique.
Un potentiel touristique à révéler
La réaction de Yawa Kouigan, ministre de la Communication, des Médias et de la Culture, ne s’est pas fait attendre. En réponse au message d’Affoh Atcha-Dedji, elle a publié : « Les grottes de Nok, Tandjouare, région des Savanes : sur ma liste ‘Curiosité & découvertes à faire’… »
Ce message révèle un intérêt croissant pour ce type de patrimoine local. Il témoigne d’une volonté d’intégrer davantage les sites historiques régionaux dans une stratégie nationale de valorisation culturelle et touristique. Cette démarche peut, à terme, renforcer l’attractivité des zones souvent perçues comme périphériques et participer à une meilleure répartition des flux touristiques à l’échelle nationale.
Vers une politique culturelle décentralisée ?
La convergence des regards de responsables issus de différentes régions (les Savanes et les Plateaux) sur un même lieu patrimonial illustre peut-être une mutation de la gouvernance culturelle au Togo. Plutôt que de se concentrer sur les grands centres urbains, les efforts de préservation, de documentation et de promotion pourraient s’élargir à des sites jusque-là en marge des circuits officiels. Une telle dynamique permettrait non seulement de préserver un patrimoine fragile, mais aussi de stimuler le développement local grâce à l’écotourisme et à la création d’emplois connexes.
Un signal politique à suivre
Si la visite d’Affoh Atcha-Dedji et le message de Yawa Kouigan relèvent avant tout de l’engagement personnel, ils traduisent aussi une sensibilité institutionnelle à l’importance du patrimoine culturel comme socle d’identité et comme vecteur de développement. Le cas des grottes de Nok pourrait ainsi servir de modèle pour d’autres sites historiques du Togo, en attente d’être redécouverts, protégés et valorisés.
En somme, les grottes de Nok incarnent bien plus qu’un simple lieu touristique : elles sont un appel à la mémoire, à l’éducation patrimoniale et à la mise en réseau des énergies institutionnelles autour d’une culture vivante et partagée.