Le Togo est confronté aux défis croissants de la criminalité transnationale, des trafics illicites et du terrorisme.
Avec l’appui de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol), le Togo a créé récemment une unité d’Analyse de renseignement criminelle (AnaCrim), une spécialisation dans le domaine de la police judiciaire, et ce, pour renforcer la lutte du pays contre la criminalité organisée et le terrorisme qui sévissent en Afrique de l’Ouest.
La création de cette unité fait suite à des séances de formation, organisées par Interpol, et à la mise à disposition d’équipements et d’infrastructures, a indiqué l’Organisation internationale. Elle fait partie, a-t-on ajouté, du programme « Système d’information policière pour l’Afrique de l’Ouest » (SIPAO), un mécanisme de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée transnationale dans la région, implémenté par Interpol et financé par l’UE.
La cellule AnaCrim est logée au Centre d’information policière du Togo (CIPT), un organisme relevant du ministère togolais de la Sécurité et de la protection civile. Le CIPT réunit les agences togolaises chargées de l’application de la loi dans le processus de collecte, centralisation, sauvegarde et partage de données de police aux niveaux national, régional et mondial, et ce, via le canal de communication sécurisé « I-24/7 » d’Interpol.
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Un réseau d‘unités similaires en Afrique
La cellule AnaCrim du Togo rejoint un réseau de huit unités similaires en Afrique, a indiqué l’Organisation internationale de police criminelle. Ces unités ont été créées avec le soutien du projet « Renforcer la réponse de l’Afrique à la criminalité transnationale organisée » (ENACT) financé par l’UE, et mis en œuvre par Interpol et d’autres partenaires.
Couvrant la période entre 2017 et 2025, ENACT est conçu pour aider les polices d’Afrique à adopter des stratégies proactives de lutte contre les menaces liées à la criminalité organisée, faciliter l’échange d’informations et développer leurs compétences en matière d’enquêtes.
La mise en place de la cellule AnaCrim du Togo intervient dans un contexte sécuritaire marqué par l’évolution rapide des menaces transfrontalières, en particulier dans la région septentrionale du pays qui partage des frontières terrestres communes avec le Burkina Faso, un État sahélien enclavé touché de plein fouet par le terrorisme djihadiste.
Il s’agit, selon le ministère togolais de la Sécurité, de faire face à la sophistication des modes opératoires et des moyens mis en œuvre par les groupes criminels en Afrique de l’Ouest. En effet, la plupart des pays de cette région bordent l’océan Atlantique, ce qui en fait des lieux de transit entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique « très prisés des criminels », d’après Interpol. Le renforcement de la sécurité dans cette région « constitue un enjeu mondial afin de lutter contre la criminalité qui sévit dans la région : trafic de stupéfiants, trafic de migrants, traite d’êtres humains et terrorisme », selon l’Organisation.
dpa