L’arbitrage maritime et financier joue un rôle clé dans l’économie mondiale. Pourtant, la plupart des litiges sur le continent sont encore tranchés en dehors de la sous région ouest-africaine. Avec l’essor des échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest, il devient crucial de développer une expertise locale. C’est dans cette perspective que la rencontre nommée The Power of L.A.W. s’est ouverte, ce mercredi 05 février à Lomé.
Réunissant des experts du monde entier pour renforcer la place de l’Afrique dans le règlement des litiges commerciaux, The Power of L.A.W. est un cadre d’échanges dédiée à l’arbitrage maritime et financier. Il vise à faire de la capitale togolaise, l’épine dorsale de l’arbitrage. Avocats, juristes spécialisés et autres acteurs concernés vont réfléchir sur les enjeux liés à l’arbitrage et à la médiation durant une semaine.
« Le développement des ports dans le Golfe de Guinée créé des litiges. Partout où il y a les activités économiques, il y a donc des litiges. Les litiges maritimes et financiers classiquement se règlent en dehors de notre sous-région. […] Nous essayons de capter une partie du règlement de ces litiges chez nous, parce que ça se passe également chez nous. Nous attendons que les opérateurs maritimes et financiers nous accompagnent et participent à cette semaine d’arbitrage annuelle », a déclaré le secrétaire général du Ciam, Me Martial Akakpo.
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Pour y parvenir, il est indispensable de mobiliser les acteurs économiques et l’État. « Je profite de cette occasion pour attirer l’attention de l’Etat de créer une chambre spécialisée pour les recours en annulation contre les sentences arbitrales et cela me semble important pour rassurer les opérateurs mondiaux qui opèrent dans le transport modal des marchandises par voie maritime », a-t-il précisé. Cette démarche permettra de de crédibiliser davantage l’arbitrage africain. Avec The Power of L.A.W., Lomé affiche clairement son ambition. L’Afrique de l’Ouest veut prendre son destin en main et devenir un acteur incontournable dans la résolution des litiges commerciaux.
La position centrale de Lomé en Afrique de l’Ouest et sa proximité avec des pays enclavés comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger en font un maillon essentiel du commerce régional. Son port, l’un des plus dynamiques de la sous-région, est un point d’ancrage pour des acteurs majeurs du transport maritime comme MSC et CMA CGM.
Au-delà du secteur maritime, Lomé s’impose aussi comme un centre financier majeur. De nombreuses institutions internationales y ont établi leurs sièges, renforçant son rôle dans l’économie ouest-africaine. Mais cette expansion s’accompagne d’une multiplication des litiges. D’où la nécessité de structurer des mécanismes de résolution efficaces pour garantir la sécurité juridique des investissements.
Pour le représentant du bâtonnier de l’Ordre national des avocats du Togo, Me Attoh Messan, il est donc temps qu’opérateurs économiques, usagers, institutions des secteurs maritimes et financiers, praticiens de l’arbitrage, se retrouvent dans un cadre propice pour préparer le monde de demain. « Un monde globalisé où les individualités et les individualismes se reforment autour des blocs économiques qui s’affrontent pour une hégémonie sur le monde. Il est temps que nous nous retrouvons ici afin de débattre sur les raisons et les avantages à régler les litiges maritime et financiers en Afrique par voie d’arbitrage et de médiation », a-t-il mentionné.
La Ciam a été créée en 2019 sous l’impulsion de l’Association internationale pour le développement de l’arbitrage en Afrique (AIDAA).