Ce lundi 3 février à Lomé, le passé et le présent se sont rencontrés pour éclairer l’avenir à travers la loupe du feu Gnassingbé Eyadema. En hommage à l’illustre disparu, un colloque international a rassemblé de nombreuses personnalités politiques et académiques. Ces dernières ont revisité l’héritage de celui qui a dirigé le Togo durant 38 ans et analysé son rôle dans la stabilité régionale.
Organisée sous l’égide de la Première ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, la rencontre a été marquée par deux panels qui ont structuré les discussions. Le premier, intitulé “Gnassingbé Eyadéma et les enjeux de la paix en Afrique”, a mis en lumière ses efforts pour l’unité nationale et la médiation régionale. Prof. Kodjona Kadanga, président du comité d’organisation, a rappelé combien « il œuvra pour la cohésion sociale et le dialogue entre les communautés ». Un engagement qui s’est traduit par des actions diplomatiques majeures, notamment dans la création de la Cédeao.
Une vision panafricaine affirmée
Présente lors du colloque, la présidente de la Haute Cour de Justice du Bénin, Prof. Dandi Gnamou, a souligné l’empreinte du défunt président sur l’intégration régionale. « Gnassingbé Eyadéma a toujours mis l’accent sur l’intégration régionale comme levier pour la paix », a-t-elle déclaré, évoquant ses efforts en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire et au Mali.
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Le second panel, “Gnassingbé Eyadéma : du soldat à l’homme politique”, a retracé le parcours du chef d’État, né en 1935 à Pya. Après un passage dans l’armée française, il revient au Togo en 1962, avant d’accéder au pouvoir en 1967. Jusqu’à son décès en 2005, il s’impose comme un médiateur clé dans plusieurs conflits africains.
Le Prof. Mamadou Bamba, de l’Université Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, a insisté sur son rôle dans la crise ivoirienne de 2002 : « Pendant la crise ivoirienne, il a joué un rôle déterminant dans les négociations qui ont abouti aux accords de Lomé en 2003 ». Une action qui illustre son influence au-delà des frontières togolaises.
Un regard critique sur un héritage complexe
Ce colloque a permis de réévaluer la place de Gnassingbé Eyadéma dans l’histoire politique africaine. Si son long règne a parfois suscité des critiques, il reste indéniable que son engagement pour la paix et l’intégration régionale a laissé une empreinte durable.
20 ans ans après sa disparition, son nom demeure associé aux défis et aux ambitions d’une Afrique en quête de stabilité et d’unité.