La mise en œuvre de politiques et réformes économiques par le Togo connaît une avancée notable aux dires du Fonds monétaire international (FMI). Ces résultats qui confortent la robustesse de l’économie nationale sont le catalyseur du décaissement de la 2ème tranche de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). D’environ 58,7 millions de dollars au Togo, ce décaissement a été annoncé à l’issue de la 1ère évaluation de la mise en œuvre du programme économique, tenue du 7 au 18 octobre à Lomé.
Validé en mars 2024 par le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) permettra au Togo de recevoir un total de 400 millions de dollars. Après un premier versement, le Togo attend désormais une prochaine tranche d’environ 58,7 millions de dollars. Dans un communiqué, le FMI fait le point de cette première évaluation à Lomé. « Lorsque cet accord au niveau des services aura reçu l’approbation finale du Conseil d’administration du FMI, le Togo recevra un décaissement de de 44,0 millions de DTS (environ 58,7 millions de dollars) », a déclaré le FMI.
Selon le FMI, cette mission dirigée par Hans Weisfeld a été meublée de discussions fructueuses avec les autorités togolaises. Ces dernières ont été chaleureusement félicitées pour les avancées significatives réalisées dans la mise en œuvre de réformes et de politiques économiques judicieuses. Un accord complet a été atteint sur l’ensemble des politiques, incluant les principaux éléments du cadre budgétaire pour 2025 et les mesures de réforme à venir, en ligne avec les objectifs du programme en cours, a-t-on indiqué. « La croissance économique réelle a atteint un taux de 5,6 % en 2023 et devrait s’élever à 5,3 % en 2024–25, puis environ 5,5 % par an par la suite selon les projections des services du FMI, à moins de chocs négatifs majeurs. L’inflation a continué à ralentir à 3,6 % en septembre 2024 (moyenne annuelle) », a indiqué le communiqué.
Le FMI souligne que le programme de politique économique des autorités est en bonne voie au regard des objectifs quantitatifs et de 2 repères structurels sur 3 atteints à fin juin. De plus, il relève également que les perspectives de mise en œuvre sont bonnes concernant le repère structurel qui n’avait pas été atteint avant la fin de l’année.
« Entre autres choses, les recettes fiscales augmentent grâce à des mesures de politique fiscale et à des mesures visant à améliorer l’administration des recettes, tandis que le déficit budgétaire diminue grâce à une bonne maîtrise des dépenses. Les autorités ont également atteint l’objectif de fin juin en matière de dépenses sociales et de lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, les autorités ont achevé avec succès la préparation d’une analyse miroir comparant les données douanières et les données commerciales, ce qui contribuera à accroître les recettes à l’avenir. Elles ont également progressé dans la mise en place d’un système d’identification biométrique pour tous les citoyens et d’un Registre social des personnes et des ménages. Ces outils permettront de mieux cibler les moyens d’aider les plus vulnérables et donc plus efficaces et moins onéreux », a mentionné le communiqué.
Par ailleurs, les services du FMI ont rappelé la nécessité de maintenir une discipline budgétaire rigoureuse. Cette démarche vise à garantir la durabilité de la dette publique, poursuivre les réformes pour promouvoir l’inclusion économique, améliorer l’environnement des affaires et réduire les risques. En matière de gouvernance, en particulier dans le domaine des marchés publics, le FMI note que le gouvernement togolais a consenti à des réformes majeures.
« Le FMI a approuvé l’accord au titre de la FEC en mars 2024 pour aider les autorités à faire face aux conséquences des chocs observés depuis 2020, notamment la pandémie de COVID-19 et la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants. Les autorités togolaises ont été en mesure d’atténuer l’impact de ces chocs sur l’économie et la population togolaises. Cela s’est cependant accompagné d’une augmentation des déficits budgétaires et de la dette. Le programme des autorités appuyé par le FMI vise à rendre la croissance plus inclusive tout en renforçant la viabilité de la dette, et à mener des réformes structurelles pour soutenir la croissance et limiter les risques budgétaires et financiers pour le secteur financier. »
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En vue de maintenir la cadence des réformes, les autorités togolaises ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la mise en œuvre des politiques saines, notamment en initiant davantage de réformes en matière de gouvernance. La mission a exprimé sa satisfaction de poursuivre cette collaboration fructueuse avec les autorités togolaises lors de la prochaine phase. L’évaluation de cette 2ème phase prévue pour le premier semestre de 2025, s’inscrit dans le contexte de la 2ème évaluation de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI, conclue pour une durée de 42 mois.