Mettre les mérites de la bonne gouvernance au profit d’un développement harmonieux, telle est la vision des Etats africains, notamment le Togo. Une conférence internationale de haut niveau s’est tenue dans ce sens, ce 05 septembre à Pékin dans le cadre du 9ème sommet du Forum économique sino-africain (FOCAC 2024).
Mener des réflexions pour renforcer la gouvernance politique, institutionnelle et économique, telle est l’ambition des dirigeants africains et chinois. Au cours de cette conférence, des partages d’expériences ainsi que des propositions ont été formulées en vue d’améliorer la gouvernance dans un contexte aussi bien bilatéral que multilatéral. « Ma conviction est qu’une meilleure gouvernance est nécessaire à l’échelle globale pour résoudre les problèmes complexes auxquels nous sommes confrontés. Je pense aussi bien à la crise alimentaire, à la crise climatique et à la crise sécuritaire », a mentionné le président de la République du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé.
Invité spécial de cette session, le chef de l’Etat a ainsi abordé les défis auxquels sont confrontés les Etats africains. La stabilité et la prévention des différentes crises sociopolitiques, sécuritaires et humanitaires, la consolidation de la paix, sont autant d’enjeux qui méritent des actions concertées des Etats. Cette démarche vise à ne pas empiéter sur l’élan de développement des pays africains. En se référant au Togo, le président de la République a relevé quelques actions majeures du gouvernement visant à s’assurer un développement bien ancré dans l’inclusivité.
Depuis plus d’une décennie, le Togo a entrepris de vastes projets de modernisation dans la quasi-totalité des secteurs. L’un de ses projets phares mettant la satisfaction des usagers du service public au cœur des préoccupations est la digitalisation de l’administration publique. Le chef de l’Etat a ainsi vulgarisé cette expérience togolaise et bien d’autres avec les différents partenaires au développement. « La recherche de la bonne gouvernance va au-delà des institutions. Elle passe par la recherche de la modernité aussi bien dans les technologies que dans les esprits. Ainsi, au Togo, nous avons digitalisé de nombreux services publics, ce qui a significativement augmenté leur efficacité et réduit les délais administratifs » a-t-il indiqué.
Abordant le cadre des choix politiques fait par le Togo, Faure Gnassingbé est revenu sur le changement de la constitution au Togo. Ce renouveau institutionnel et constitutionnel du 6 mai 2024est justifié par la nécessité de prendre en compte les nouveaux enjeux de développement en misant sur une meilleure collaboration entre gouvernant et gouverné. Selon le chef de l’Etat, il est également le ferment de la légitimité des institutions démocratiques et contribue à la réussite des projets de développement économique et social.
« La réforme institutionnelle majeure qui est en cours au Togo transforme notre régime présidentiel en régime parlementaire. Celle-ci vise à mieux équilibrer les pouvoirs exécutif et législatif. Il en va de même pour la création d’un Sénat. Nous garantissons ainsi que nos institutions politiques soient inclusives et représentatives. Nous renforçons aussi la démocratie, la transparence électorale et la redevabilité des gouvernants vis à-vis de leurs populations », assure le n°1 togolais. De plus, Faure Gnassingbé a relevé d’autres plus-values de la nouvelle constitution, notamment dans les secteurs de la justice, de la décentralisation, de la gouvernance participative et concertée, de la lutte contre la corruption et de l’inclusion sociale.
Selon le chef de l’Etat, être « un État fort, visionnaire et protecteur » traduit l’ambition stratégique du Togo et fonde les changements effectués. La « bonne gouvernance des institutions publiques contribue à inspirer confiance et légitimité à la population, et constitue le fondement de la stabilité politique et de la cohésion sociale », a-t-il ajouté. En outre, pour optimiser les bienfaits de ces changements opérés, le président de la République a mis l’accent sur la promotion du leadership féminin dans les instances de prise de décision. Un domaine dans lequel excelle le Togo grâce à la vision impulsée par le leader togolais.
A l’échelle internationale, le président de la République a également abordé la gouvernance des institutions internationales globales notamment les institutions financières et économiques. Il a invité les partenaires en développement, notamment la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à améliorer leur système de fonctionnement et à mieux représenter l’économie mondiale. A l’endroit des institutions régionales ou sous régionales, telles que la Cédeao et l’Uemoa, Faure Gnassingbé invite à œuvrer pour réformer en profondeur le fonctionnement et la gouvernance de ces institutions. Il a dès lors recommandé la création des cadres légaux stables et des processus prévisibles en vue de baliser la voie à un environnement favorable à l’investissement et la croissance.
Ce discours orienté sur le partage d’expérience et la formulation des propositions pertinentes vise à renforcer la gouvernance pour permettre aux populations de bénéficier des fruits de la croissance. Cette conférence fait ainsi partie d’une palette d’activité à laquelle a pris part le chef de l’Etat dans le cadre du 9ème sommet du Forum économique sino-africain. Elle permet aux Etats africains de nouer de nouveaux partenariats prometteurs.
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