Faciliter l’accès des populations vulnérables aux services financiers, est au cœur de la stratégie régionale d’inclusion financière de la BCEAO. Pour adopter une nouvelle stratégie, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) veut s’inspirer de l’approche togolaise. Avec un taux d’utilisation des services financiers au de 87,1% en 2023, le Togo est un modèle sous régionale en la matière. Pour en tirer meilleur parti, la BCEAO a organisé, ce jeudi 26 juin 2024 à Lomé, un atelier national de concertation sur la révision de la stratégie régionale d’inclusion financière.
Pour soutenir l’élaboration d’une stratégie plus ambitieuse sur l’amélioration de l’accès aux services financiers dans les zones rurales et pour les populations vulnérables, le gouvernement togolais s’est engagé aux côtés de la BCEAO. Représentant l’exécutif à cette rencontre, la ministre de l’Inclusion financière et de l’Organisation du secteur informel, Mazameso Assih a abordé les mérites de la stratégie nationale d’inclusion financière adoptée par le Togo. « Sous le leadership éclairé du président de la République SEM Faure Essozimna Gnassingbé, le Togo a conduit des travaux aboutissant en 2021 à l’adoption d’une Stratégie nationale d’inclusion financière qui guide désormais nos actions. Le ministère que je représente a initié plusieurs actions pour améliorer I’accès aux services financiers, en mettant un accent particulier sur les populations vulnérables et celles vivant dans les zones les moins accessibles aux prestataires de services financiers ».
Grâce aux performances réalisées par le Togo en matière d’amélioration des conditions de vie des populations, l’inclusion financière se révèle être un puissant levier de développement humain. Quel que soit son statut social, son genre, son âge ou sa situation géographique, elle permet à chaque individu d’accéder à une gamme diversifiée de services financiers adaptés à ses besoins. Favorisant l’épargne, l’investissement, l’entrepreneuriat et la gestion des risques, I’inclusion financière contribue à réduire la pauvreté, à renforcer la résilience des ménages et à stimuler la croissance économique de nos pays.
« Le succès de la stratégie nationale résulte aussi bien des actions menées au plan national que de celles s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie régionale. Cet atelier offre ainsi l’opportunité à chaque acteur de participer activement à la conception et à la mise en couvre d’une nouvelle stratégie régionale. Au regard des succès obtenus et des défis encore à relever », a déclaré la ministre. Pour elle, une stratégie à l’échelle régionale demeure un levier pour le meilleur de la communauté. « La Stratégie régionale d’inclusion financière de la Bceao, lancée en 2019, a marqué un tournant décisif dans notre effort collectif pour la promotion de l’inclusion financière dans la zone Uemoa. Cette stratégie, ambitieuse et novatrice, visait à assurer, sur un horizon de cinq (5) ans, l’accès et l’utilisation d’une gamme diversifiée de produits et services financiers adaptés et à coûts abordables à 75% de la population adulte de l’Uemoa, avec un accent particulier sur les populations rurales, les femmes et les jeunes ainsi que les PME et les personnes à faible éducation financière », a estimé la ministre de l’Inclusion financière et de l’Organisation du secteur informel, Mazameso Assih.
Cet atelier de concertation national vise donc à prendre en compte des préoccupations pertinentes de l’ensemble des acteurs concernés. Pour la BCEAO, il s’inscrit dans une approche inclusive, dont le but est de recueillir les idées et les attentes des acteurs en vue de renforcer les stratégies existantes. La nouvelle stratégie sera axée essentiellement sur la promotion de I’inclusion financière numérique. Il s’agira de rendre les services financiers plus accessibles, abordables et pratiques en misant sur les avancées technologiques. Pour la responsable du Comité national de suivi de la stratégie nationale d’inclusion financière dans l’Uemoa, Biya Litaba-Kayassou, l’élaboration de cette nouvelle stratégie « vise une meilleure adéquation de la demande et de l’offre de services et produits financiers en levant les obstacles à leur accès, notamment pour les couches les plus vulnérables de la population ».
Le directeur national de la Bceao, Akuwa Dogbe Azoma a salué les efforts du Togo. « En 2021, l’adoption par le Togo d’une stratégie nationale d’inclusion financière cohérente avec le projet porté par la Banque Centrale, en est un exemple édifiant. Nous apprécions également la collaboration des institutions financières et l’apport de chaque acteur concerné à la construction d’un écosystème favorable à un accès et une utilisation accrue des produits et services financiers par les populations défavorisées ».
Avec les projets tels que les Filets sociaux et services de base, qui ont permis de faire des transferts monétaires à des milliers de ménages, le Togo a montré à la sous-région la voie à suivre en matière d’inclusion financière. Créer des synergies entre les secteurs public et privé, entre les institutions financières formelles et informelles, va favoriser un environnement propice à l’inclusion financière pour tous.
Lire aussi : Inclusion financière des femmes : le modèle togolais à l’honneur à Genève