Les actions de l’opposition togolaise opérant dans la diaspora ont été toujours sujettes à débats infinis. Tout comme toutes les diasporas des pays africains, les concitoyens Togolais de l’étranger ont légitimement et légalement voix au chapitre sur toutes les questions qui agitent l’opinion nationale. Ils savent d’ailleurs si bien le faire que leur voix a toujours porté et compté. Preuve : la diaspora togolaise depuis les élections présidentielles de 2020 compte pleinement dans l’électorat. Un minimum pour une frange dont la participation au PIB reste vitale et incontournable. Il va de soi que sa voix puisse être entendue et que, de la place lui soit faite comme cela se doit.
Aujourd’hui, nombreuses sont les initiatives qui témoignent de la volonté du gouvernement de porter sur un vrai piédestal sa diaspora. A titre d’illustrations : le Guichet Diaspora et programme d’actions pour le renforcement des contributions de la diaspora togolaise au Plan Togo 2025 ; créations de la Direction des Togolais de l’Extérieur (DTE), du Haut-commissariat aux rapatriés et à l’action humanitaire (HCRAH), du comité interministériel chargé de la coordination et du suivi des activités de migration et développement, du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur (HCTE) et l’adoption de la loi sur le vote de la diaspora….tout un chapelet.
Malgré les efforts, le dévouement et l’engagement de bon nombre de togolais à faire avancer toutes ces initiatives dans le but du rayonnement démocratique de notre pays, certains togolais œuvrent toujours à freiner et à saper les efforts.
Les seules et réelles occasions que ces concitoyens guettent, ce sont les grands rendez-vous de la vie démocratique de notre pays. A l’avènement de ces différentes occasions, leurs principaux moyens d’actions consistent souvent à cibler, et des leaders de l’opposition sur le terrain au pays, et les gouvernants. Et de les salir par tous les canaux dont ils disposent. Leurs rhétoriques rappellent parfois dangereusement celles du début des années 90 avec une opposition virile, narcissique et clanique. Ces types de discours ont été encore longuement servis récemment à la veille des dernières élections législatives et régionales. Des propos qui tantôt tendaient à démobiliser, à démotiver, à diviser l’opposition sur le terrain ; des discours qui tantôt appelaient à des manifestations violentes….
Sauf que les temps ont changé. L’opposition au Togo est devenue plurielle. La matrice de l’opposition connue au début de l’ère démocratique a donné naissance à plusieurs obédiences politiques qui apprécient diversement les choses. Le courant politique que tente vainement de créer cette opposition de la diaspora manque manifestement d’aller à l’école de la réalité sur le terrain. Tout, dont certains leaders comme Jean-Pierre Fabre ; Prof. Aimé Gogué ; Me Dodji Apévon ; Brigitte Adjamagbo…détiennent au moins le secret.
Opposition de la diaspora ?
Tout d’abord, définissons ce que nous entendons par opposition de la diaspora. Ce sont des groupes ou des individus politiques qui plaident pour un changement dans leur pays d’origine tout en résidant à l’étranger. Bien qu’ils puissent apporter des perspectives et des ressources inestimables, il y a des risques importants à considérer.
Déconnexion avec des réalités locales
En opérant depuis l’étranger, l’opposition peut ne pas comprendre pleinement les réalités sur le terrain. Leur distance peut entraîner des décisions et des politiques mal informées qui ne répondent pas aux véritables besoins et sentiments de la population locale. Cela peut créer une vision déformée de ce qui doit changer et comment cela devrait être fait.
Influence étrangère
L’opposition de la diaspora doit souvent compter sur les gouvernements étrangers et organisations étrangères pour obtenir du soutien. Bien que cela puisse fournir des ressources nécessaires, cela ouvre également la porte à une influence étrangère indue. Les acteurs externes peuvent privilégier leurs intérêts plutôt que ceux du peuple du pays d’origine, compromettant ainsi la souveraineté nationale.
Problèmes de légitimité
La légitimité de l’opposition de la diaspora est cruciale. Lorsque les membres de cette diaspora sont éloignés de la vie quotidienne de leur peuple, leur capacité à représenter et à rallier ceux qu’ils souhaitent aider diminue. Cela peut entraîner une perte de confiance et de soutien de la part des mêmes personnes qu’ils souhaitent mobiliser.
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Source non négligeable de conflit
En opérant de l’extérieur, l’opposition de la diaspora pourrait ne pas faire face à des répercussions immédiates pour leurs actions, contrairement aux opposants présent dans le pays. Ce manque de responsabilité peut mener à des positions plus radicales ou extrêmes, augmentant le risque de conflit et de violence. De telles situations peuvent déstabiliser un processus démocratique déjà fragile.
Fragmentation des efforts
Les groupes de la diaspora manquent souvent d’unité. Plusieurs factions avec des vues conflictuelles peuvent émerger, fracturant les efforts de l’opposition et affaiblissant finalement le mouvement global. Cette fragmentation ne fait que profiter aux régimes en place auxquels ’ils opposent.
Pour conclure, bien que la diaspora puisse jouer un rôle crucial dans la défense du changement, il est essentiel d’équilibrer leur influence avec des efforts locaux et ancrés. Une démocratie forte repose aussi sur une diaspora connectée, informée et unie qui représente et comprend véritablement les besoins de son peuple.
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