En se hissant progressivement au fronton de la promotion de l’équité genre en Afrique, le Togo veut faire de la femme, une actrice de développement. Impulsée par le président de la République Faure Gnassingbé, la politique de promotion de la femme se fait diversement remarquer. De la nomination des femmes aux postes de responsabilité étatique, aux législations promouvant l’égalité des chances, en passant par des mesures d’inclusions financières et sociales, le Togo mise sur la croissance par les femmes.
Avec une population de plus de 8 millions d’habitants, dont 48,7% sont des hommes et 51,3% des femmes, la gente féminine se positionne comme un levier de développement. Ce rôle crucial de la femme a conduit très tôt le chef de l’Etat à prendre trois séries de mesures en faveur de l’équité genre et de l’autonomisation des femmes.
La première série de mesures concerne la nomination des femmes aux postes de décisions. Dans cette lancée, deux dates essentielles à retenir. Le 28 septembre 2020, par décret présidentiel, Faure Gnassingbé nomme Victoire Tomegah-Dogbé, Premier ministre. Par cette nomination inédite au Togo, le premier responsable du pays témoigne de sa volonté manifeste à promouvoir l’égalité des sexes.
Avec 2 femmes en 2007 et 7 en 2010, le gouvernement Dogbé compte quant à lui, 11 femmes ministres. Les femmes occuperont ainsi des portefeuilles essentiels notamment ceux de l’Economie numérique, le Commerce, l’Investissement, la Communication et les Médias, ainsi que les Armées avant un premier remaniement. On retrouve également une femme au poste de secrétariat général de la présidence de la République, à la médiation de la République et à la direction générale de la Caisse nationale de sécurité sociale, etc.
Cette politique genre a également touché les postes électifs. Le 23 janvier 2019, les parlementaires de la cinquième législature mettent à leur tête, Yawa Djigbodi Tségan. Elle est la première femme dans l’histoire contemporaine du Togo à occuper le poste de présidente de l’Assemblée nationale. Sur 91 députés de cette législature, elles sont 17 femmes à être élues députés alors qu’en 2007, elles n’étaient que 9. Cette promotion du genre s’est faite aussi remarquée lors des élections municipales de 2019. Sur 117 municipalités que compte le pays, 12 sont dirigées par des femmes et 117 femmes sont élues conseillères municipales.
La deuxième série de mesure a été le catalyseur de la première. Elle concerne les dispositions législatives qui ont concouru à la promotion de la femme. Déjà en 2011, le gouvernement togolais a élaboré une « Politique nationale pour l’équité et l’égalité de genre (PNEEG) ». Ce document a été un premier jalon en matière d’autonomisation des femmes. L’année suivante, le gouvernement sous le leadership du chef de l’Etat, a pris des mesures en faveur de l’instauration de la parité homme femme dans la présentation des candidatures à des postes électifs. Cette démarche a conduit l’assemblée nationale à adopter la loi sur la parité en 2013. Encourageant les candidatures féminines, cette loi a réduit le montant de la caution des femmes à 10 000 francs CFA, soit la moitié de celle des hommes.
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Plusieurs autres lois ont été votées en faveur des femmes. Le projet de loi portant modification du code de sécurité sociale renforce les droits sociaux. Il confère à la femme non plus la moitié mais la totalité de la rémunération journalière moyenne suite à l’arrêt de travail. En ce qui concerne le code des personnes et de la famille, le statut civil, le positionnement familial et les droits matrimoniaux ont été améliorés. Quant au nouveau code pénal, il met l’accent sur la protection de la femme contre le harcèlement physique, moral et économique. Enfin, la loi portant modification du code du travail du 18 juin 2021, protège davantage l’emploi de la femme salariée pendant la période de la grossesse, de l’accouchement et du congé de maternité à l’allaitement. Sans oublier la place de la femme dans le nouveau code foncier, l’adoption de toutes ces lois ont notablement concouru à promouvoir les femmes en République Togolaise.
Enfin, la dernière série de mesures concerne l’inclusion financière et sociale des femmes. 9 ans après la création du Fonds national de la finance inclusive(FNFI), c’est 1.869.307 personnes qui ont bénéficié des produits du FNFI pour une dépense totale de 109, 83 milliards FCFA. Véritable institution d’inclusion sociale et financière, le FNFI a initié une pléthore de produits en faveurs des femmes et des couches vulnérables. Du Projet d’appui pour l’inclusion financière des femmes vulnérables (PAIFFV), à l’Accès des agriculteurs aux services financiers (AGRISEF), à l’Accès des jeunes aux services financiers (AJSEF), sans oublier l’Accès des pauvres aux services financiers (APSF) et les nouveaux produits tels que Nkodédé et Kiffe, ces différentes gammes de produits ont considérablement contribué à l’autonomisation des femmes. En matière de promotion du genre, le Togo est classé 1er en Afrique de l’Ouest selon le rapport Women, Business and Law 2021 de la Banque Mondiale. « Selon les dernières statistiques de juillet 2022, le taux d’inclusion financière au Togo est passé de 57% en 2014 à 72% en 2018, puis à 85,72% en 2021 faisant de la performance togolaise, la meilleure de l’Uemoa », a déclaré Victoire Tomegah-Dogbe lors de sa récente visite à Génève en Suisse.
Les transferts monétaires, l’octroi de 25% des marchés publics aux jeunes et femmes entrepreneurs togolais traduisent la vision du chef de l’Etat pour une meilleure contribution des femmes au développement. Plusieurs défis restent encore à relever pour une plus grande valeur ajoutée des femmes à la production de la richesse. Mais le train de l’équité genre est inévitablement en marche.
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