Ce 06 novembre, ils étaient environ trois millions d’élèves à reprendre le chemin des classes. Et ce après le premier congé de détente de l’histoire de l’éducation au Togo. Après les grandes vacances, les apprenants de notre pays ont eu à peine un mois de cours et ont eu droit à 10 jours de répit. Cette nouveauté de l’année académique 2023-2024, tout en faisant sourire et jaser élèves, certains parents d’élèves et acteurs de l’enseignement préscolaire, primaire, général et technique, ne suscite pas les mêmes réactions auprès de tout le monde.
Véritable rupture avec les congés traditionnels passés, les congés de détente sont une nouvelle expérience du système académique togolais. Diversement appréciés par les populations, les congés de détente selon le gouvernement visent à offrir aux élèves un cadre de détente en leur permettant de se ressourcer, en passant du temps un peu en famille. Il s’agit de leur permettre de développer pleinement leur potentiel tout au long de l’année scolaire.
Ce congé qui intervient juste 40 jours après la rentrée académique, se distingue des congés ordinaires que sont ceux de Noël et de Paques. L’appréciation d’Armand, parent d’élève, reste mi-figue mi-raisin. « J’aurais aimé être encore élève pour bénéficier des congés de détente. Car pour moi cela peut constituer un important moment où l’élève peut se rattraper, mieux comprendre ces cours et les assimiler avant la reprise. Ce congé apportera une valeur ajoutée dans le cursus des élèves. J’en appelle à la responsabilité des parents pour bien encadrer les enfants afin qu’ils prennent conscience de la valeur de ce temps en vue de leur réussite à la fin de l’année. A défaut, ce congé risque d’être la cause de nouveaux problèmes comme les grossesses indésirées des jeunes filles ».
Pour Amé, mère de famille, les congés de détente ne sont mauvais en soi : « Ces congés pour moi ne sont pas mal. Mais je pense que le gouvernement doit mieux communiquer sur la raison fondamentale de ce nouveau congé. Cela permettra à nous parents de mieux canaliser nos enfants pour qu’ils ne soient pas oisifs et ne tombent pas dans d’autres vices ».
Autre son de cloche….
« Quand mes enfants sont à l’école, je suis plus rassurée car je passe toute ma journée au service. Les savoir à la maison à moins de deux mois après le début des cours ne me réjouit pas. Je pense que ce congé est venu trop tôt et les élèves n’ont pas encore reçu beaucoup de cours », a déclaré Jeanne, parente d’élève. En revanche, pour Victor, enseignant dans une école privé, « ce congé est venu au bon moment car il permettra aux élèves de mieux réviser les cours pour affronter les évaluations avant le congé de Noel ».
Congé de devoirs
« Je suis en classe de première, j’avoue que j’aurais même voulu qu’on ne prenne pas ce congé. Les enseignements nous ont assailli de devoirs de maison. Je me demande si je peux les achever tous avant la reprise des cours. Ce congé nous permet d’être à la maison mais on n’a plus du temps ni pour se reposer ou se ressourcer » affirme Ameline. Et un autre élève d’ajouter, « je ne suis pas sûr que c’est un congé de détente ».
Depuis plus d’une décennie, le gouvernement multiplie une série de réformes pour assurer une éducation de qualité aux élèves. De la gratuité de l’école primaire, aux réformes des curricula, à l’installation des cantines scolaires, en passant par la revalorisation des salaires des enseignants et désormais le congé de détente, c’est autant d’initiatives prises par l’exécutif pour revitaliser le système éducatif togolais.
En tout le nouveau découpage académique prévoit 247 jours de cours, avec 4 congés dont 2 de détente. Le second congé aura lieu du 16 au 25 février 2024.