Berlin a promis une aide de 81 millions d’euros à la CEDEAO pour la soutenir dans la prévention et la gestion des crises, entre autres.
Terrorisme, conflits, coups d’État militaires, trafic de tous genres, chômage, sécheresse et inondations – l’Afrique de l’Ouest est confrontée à de nombreux défis sécuritaires, politiques, socio-économiques et climatiques. Pour contribuer à remédier à cette situation, l’Allemagne va renforcer sa coopération financière et technique avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans des projets portant notamment sur la paix et la sécurité, les énergies renouvelables, le commerce, l’agriculture, le climat et la santé.
Cela a été décidé lors des dernières négociations, tenues à Berlin, entre le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ) et une délégation de la Commission de la CEDEAO, une organisation sous-régionale comprenant 15 États membres. À l’issue de ces réunions, le BMZ a promis une aide de 81 millions d’euros à la CEDEAO. Les deux partenaires ont convenu de l’extension du « Fonds régional de stabilisation et de développement (FRSD) dans les régions fragiles de la CEDEAO », un programme financé par le BMZ à hauteur de 25 millions d’euros, et mis en œuvre par l’agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Couvrant la période entre le 1er mars 2022 et le 31 décembre 2025, ce programme, déjà déployé en Gambie, au Niger et en Guinée-Bissau, a été conçu pour réagir de manière préventive aux crises, via la création d’opportunités économiques durables pour des groupes vulnérables, notamment les femmes, les jeunes et les migrants de retour au bercail.
Pour ce faire, le FRSD finance des infrastructures et des équipements pour un certain nombre de chaines de valeur (horticulture, volaille, pêche et aquaculture), ainsi que des investissements dans la formation professionnelle, le développement des compétences et le renforcement des capacités. Selon le BMZ, l’existence de perspectives et d’alternatives économiques renforce la « résilience » des groupes vulnérables, particulièrement les jeunes, et rend difficile leur recrutement par les groupes extrémistes.
Prévenir les crises
En outre, et afin de prévenir les conflits violents dans la sous-région, le BMZ fournira des conseils à la Commission de la CEDEAO, renforcera les capacités civiles de la « Force en attente » relevant de l’organisation, et la soutiendra dans la mise en place de « systèmes d’alerte précoce aux crises ». Un appui sera également apporté pour le renforcement des capacités de la CEDEAO dans la communication et la lutte contre la désinformation dans les médias.
L’objectif est d’améliorer la visibilité de l’organisation en tant que moteur de l’intégration économique et politique dans la région. Il est également question de renforcer son rôle de médiateur pour des changements de pouvoir démocratiques ou constitutionnels.
Depuis 2020, des coups d’État ont renversé des gouvernements dans quatre États membres de la CEDEAO : Mali, Guinée, Burkina Faso et Niger. Actuellement, la CEDEAO est impliquée dans une médiation dans la crise du Niger, où un coup d’État militaire, survenu le 26 juillet, a renversé le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum. Elle soutient également le processus de transition vers la démocratie au Mali et au Burkina Faso.
Énergies renouvelables et santé
Dans le domaine énergétique, l’Allemagne soutient la mise en place d’un marché de l’électricité et d’une interconnexion électrique entre les pays membres de la CEDEAO. Cela inclut le développement des énergies renouvelables. En Afrique de l’Ouest, l’approvisionnement énergétique insuffisant et peu fiable est un obstacle majeur au développement. Seuls 42 pour cent environ des quelque 400 millions d’habitants de la région ont accès à l’électricité.
S’agissant de la santé, le BMZ soutiendra la CEDEAO dans la mise en place d’un système de surveillance pour la prévention et le contrôle des pandémies, selon l’approche « One Health » (« Une seule santé ») prenant en considération les liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l’état écologique global. Cette approche devrait renforcer la prévention, la détection et la réponse aux menaces pour la santé publique posées par les agents pathogènes à haut risque telles que les épidémies d’Ébola en Afrique de l’Ouest.
dpa