Le Togo, dans la sous-région ouest-africaine, bénéficie d’une position géostratégique exceptionnelle. Sa position le hisse comme un modèle de développement par le corridor. Disposant d’un port en eau profonde, le plus ouvert sur les autres pays de la sous-région, le Togo demeure une ouverture privilégiée sur le marché ouest-africain de 300 millions d’habitants. L’ambitieuse feuille de route gouvernementale 2025, dont il s’est doté en 2020, estimée à 6 milliards USD, offre des opportunités d’investissement dans des projets à fort impact. Le développement des énergies renouvelables et des infrastructures y occupe une place privilégiée.
Dans le secteur de l’énergie, les autorités togolaises et leurs partenaires poursuivent, ces dernières années, de grands chantiers, avec l’ambition de rendre possible, à l’horizon 2030, l’accès au service d’électricité pour tous. Plusieurs accords, projets et programmes illustrent les efforts du Togo dans le domaine énergétique.
Inaugurée en plusieurs phases, il y a seulement 2 ans, par le président Faure Gnassingbé en personne, la centrale solaire Sheikh Mohamed Bin Zayed de Blitta est l’une des expressions les plus éloquentes de la politique énergétique du Togo. D’après les autorités togolaises, l’infrastructure, construite par Amea Togo Solar, filiale d’Amea Power et forte de plus de 5 000 plaques solaires, va générer environ 90 255 MWh par an. Elle permettra de desservir en énergie environ 158 333 ménages togolais, dont 9% de la demande de la région centrale. Elle a été financée à hauteur de plus de 35 milliards FCFA par le Fonds d’Abu Dhabi et la BOAD.
Quelques semaines après cette inauguration, après avoir investi 7 milliards FCFA, la BOAD n’a pas hésité à décaisser 5 milliards FCFA supplémentaires pour cette centrale.
De plus, le rêve de promouvoir l’énergie sous toutes ses formes s’est démultiplié à travers plusieurs autres accords et projets marquants. On pourra citer :
Le décaissement de 20 millions $ par la Banque islamique de développement (BID) en faveur de l’électrification rurale, plus précisément pour soutenir les projets d’électrification dans les régions reculées. L’enveloppe de 11,3 milliards FCFA devrait servir au financement de projets d’électrification rurale par le biais de mini-centrales solaires.
Toujours en faveur de l’électrification en milieu rural, la GIZ a sorti le chéquier et a subventionné un projet en cours avec plus d’un demi-milliard FCFA. La subvention de 825 000 euros (540 millions FCFA) accordée dans le cadre du projet ProEnergie facilite l’accès à l’électricité d’au moins 10 000 habitants des localités rurales, via l’implantation de systèmes de mini-réseaux dans un certain nombre de localités rurales, préalablement identifiées à l’intérieur du pays.
CIZO est le nom d’un autre programme dédié aux ménages ruraux au Togo. Visant à électrifier par kits solaires individuels des ménages défavorisés, il est porté par Bboxx et EDF, qui revendiquent déjà 50 000 clients. Une performance facilitée par le chèque solaire CIZO, une subvention gouvernementale pouvant aller jusqu’à 40% de la consommation mensuelle.
Les deux énergéticiens indiquent en outre avoir fourni des systèmes solaires domestiques aux communautés et aux PME à travers le pays, ainsi que des services additionnels comme des pompes à eau solaires pour les agriculteurs, avec un impact positif sur la vie de plus de 200.000 Togolais.
L’intérêt poussé du gouvernement togolais pour les questions énergétiques s’est également manifesté ces derniers mois à travers le Programme d’Extension des Réseaux Électriques des Centres Urbains du Togo (PERECUT), financé à hauteur de 46 milliards FCFA. Ce projet comporte la construction de 190 km de réseaux aériens et souterrains Moyenne Tension, l’installation de 370 postes de transformation Moyenne Tension / Basse Tension, le déploiement de 430 km de réseaux Basse Tension, la réalisation de 85 km de réseaux d’éclairage public, et l’installation de 50 000 compteurs électriques.
Un déploiement énergétique qui s’inscrit donc dans une perspective de développement durable et d’accès à l’énergie pour tous, propulsant ainsi le Togo vers un avenir plus vert et plus inclusif.