L’Association pour la Paix Durable en Afrique (APDA) et le Centre d’Études et de Recherches sur les Organisations, la Communication et l’Éducation (CEROCE) ont conjointement orchestré, le jeudi 21 septembre 2023 à Lomé, une conférence-débat, autour des échanges électoraux et les défis de la paix durable dans l’espace de la CEDEAO. Cette réunion a rassemblé des représentants de la CEDEAO, des universitaires, des chefs traditionnels, des acteurs de la société civile, des institutions et des leaders religieux. Les travaux ont été inaugurés par Adjawe Djeri, directeur de cabinet du ministère des Droits de l’homme, représentant son ministre.
Cette rencontre cherche à promouvoir la culture citoyenne, la sécurité, l’harmonie sociale, la culture, la paix et le développement durable au sein de la CEDEAO. Elle s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la paix, célébrée chaque 21 septembre dans de nombreux pays. L’objectif, tel que formulé par le Professeur Kouméalo Anaté, directrice du CEROCE, est d’aborder la question de la paix sous toutes ses facettes avec les parties prenantes afin que chacun puisse apporter sa contribution pour trouver des solutions visant à édifier et à préserver la paix, dans les intérêts personnels, communautaires et des nations de la CEDEAO.
« Nous sommes conscients que sans la paix, rien n’est possible, même le vivre ensemble. La question de la paix nous concerne tous, c’est pourquoi les universitaires travaillent en collaboration avec la société civile et avec le soutien des partenaires pour prendre en charge cette question de paix. Il est primordial de souligner que malgré les crises que nous observons, la guerre ou les violences ne sont pas inévitables. Pour construire la paix, il faut une volonté et que chacun soit conscient que c’est une responsabilité individuelle et partagée. C’est pourquoi la question de la communication revêt une importance fondamentale pour prévenir les crises », a souligné la directrice du CEROCE.
Pour l’honorable Anate, il ne faut pas se contenter de gérer les crises lorsqu’elles surviennent, mais plutôt les anticiper. C’est pourquoi il est essentiel de promouvoir la volonté de communiquer, de former et d’éduquer les citoyens afin qu’ils prennent conscience que la paix est un trésor à préserver. À cet effet, il est crucial d’identifier les causes des conflits et d’agir en conséquence.
En ce qui concerne les recommandations, le Professeur Kouméalo Anaté a exprimé : « Pour anticiper sur ces causes, il est nécessaire de désarmer les esprits. Les gens ont tendance à opter facilement pour la violence, il faut donc réfléchir à la manière dont nous pouvons désarmer les esprits, en particulier en période électorale, avant et après. Ces périodes sont souvent propices à la cristallisation des passions pouvant entraîner de la violence. Nous devons vraiment réfléchir à la façon de désarmer les esprits, à anticiper sur les causes des violences et de l’extrémisme sous toutes ses formes. En situation de crise, nous devons déterminer les mécanismes pour gérer les crises et, après les élections, enraciner durablement la paix ».
De son côté, le Président de l’Association pour la Paix Durable en Afrique, Atafeï Pewessi, a souligné que lorsqu’on parle d’échéance électorale, les défis pour la paix sont inévitables, ainsi que les attitudes à développer pour anticiper tout ce qui pourrait survenir dans des circonstances défavorables. « Cela signifie que pour préparer les élections, il est nécessaire de dialoguer, de poser des gestes et d’entreprendre des actions. Ainsi, cette rencontre vise à encourager les participants à contribuer avec diverses idées pour enrichir toute l’énergie nécessaire à l’organisation des élections. Il est essentiel de souligner que sans le dialogue, rien n’est possible. Dans l’intérêt de la paix, nous devons dialoguer, converger nos énergies, reconnaître la diversité comme une richesse pour le développement des nations, sans rester figés dans nos positions, mais en reconnaissant que chaque diversité est une richesse pour le développement des nations », a-t-il ajouté.
Dans son intervention, le représentant de Christian Trimua, ministre des droits de l’homme, a salué la tenue de la conférence-débat, contribuant ainsi aux échanges électoraux et aux défis de la paix durable au sein de la sous-région. Conscient des défis à relever en matière de paix, Adjawe Djeri a exhorté les parties prenantes à s’investir pleinement dans les travaux afin de trouver des solutions adéquates. « Nous avons constaté qu’il y a des défis à relever, c’est précisément pourquoi cette réunion a été organisée, afin de trouver des solutions. Le citoyen est la pierre angulaire. Dans le contexte africain, nous ne sommes pas seuls, quels que soient nos actes, positifs ou négatifs, la société a prévu des mécanismes pour que nous restions ensemble, pour que nous nous asseyions et dialoguions. Il est nécessaire que nous examinions ensemble les déviations que nous constatons au sein de nos communautés », a-t-il souligné.
Il convient de rappeler que l’édition 2023 de la Journée Internationale de la Paix est centrée sur le thème : « Action en faveur de la paix : nos ambitions pour les Objectifs Mondiaux ».