Par manque de civisme et de connaissances des dispositions légales de certains citoyens, la ville de Lomé subit un encombrement des voies publiques qui l’enlaidit et l’essouffle. Or comme toute ville moderne, Lomé a besoin de « respirer », de s’oxygéner, de fluidifier l’espace pour lui donner tout l’attrait digne d’une fleur où les abeilles vont butiner. Les autorités l’ont compris et sont très déterminés, non seulement pour désencombrer les voies, mais aussi pour « désencombrer les mentalités », retorses et frondeuses face à l’engagement du gouvernement.
L’annonce avait été faite depuis plusieurs mois et depuis quelques jours, c’est effectif. Les opérations de déguerpissement des occupations anarchiques de l’espace public ont commencé vraiment depuis quelques jours sur toute l’étendue du territoire. Il est question de rendre le cadre de vie plus agréable à Lomé et dans toutes les villes de l’intérieur. Mais, il est aussi question de relever plusieurs défis comme la salubrité et l’hygiène, la réduction des accidents de la circulation, accessibilité des voies aux secours sur différents lieux d’intervention, assainissement convenable à la ville, etc.
Trottoirs ou chaussées ?
C’est un constat très amer. Depuis plusieurs années, à Lomé, les routes ne « disposaient » plus de trottoirs. Au point où, certains loméens natifs des années 70 et 80, nostalgiques de leurs cours pratiques au Primaire, se demandaient sous forme de blagues, comment les instituteurs enseignent-ils de nos jours la composition d’une route ? Puisque les espaces réservés aux piétons ne sont plus visibles, engloutis par des étalages et commerces de toutes natures.
Sur presque toutes les artères importantes de Lomé : du carrefour marchand de Déckon, et en longeant le boulevard circulaire dans l’un comme dans l’autre sens ; ou soit, sur la nationale N°1 sur les hauteurs du marché d’Amoutiévé ; ou encore, au carrefour du marché de Bè et les artères qui y débouchent ou pas trop loin, comme : Félix Houphouët Boigny, Malfakasa, Augustino de Souza, Maman N’danida ou libération, etc. (la liste n’est pas fermée), les piétons empruntent allègrement la chaussée. Et tout le risque de se voir renverser par une voiture ou une moto, est toujours banalisé.
Pire, par endroits et par moments, selon les humeurs et les personnes, les étalages se confondent avec la chaussée et le terre-plein central. Point de passage pour les piétons.
En vérité, jusqu’à cette moitié du mois de février, où les opérations de désencombrement des voies publiques sont effectivement rentrées en vigueur, la ville de Lomé était à l’image du Temple occupé anarchiquement par les marchands avant le déclenchement de la « sainte colère de Jésus ».
Ces vendeurs qui selon, le récit biblique, avaient pris l’habitude de se rapprocher le plus possible de l’entrée du premier parvis du Temple, au risque de déborder sur l’espace réservé à la prière. Bien sûr ils n’étaient pas dans le temple….et l’image rappelle à s’y méprendre, les comportements de nos compatriotes qui parfois, sinon souvent, face à la volonté du gouvernement de remettre de l’ordre, brandissent fièrement et tristement leur ignorance des dispositions légales, leur incivisme, leur mimétisme vil et servile, mettent en avant leurs intérêts économiques…toute chose qui fait le lit à la précarité, favorisant et renforçant des phénomènes comme l’exode rural.
Gouvernement concret…. « Désencombrer les esprits »
Le gouvernement est disposé à éradiquer tous ces problèmes avec des mesures concrètes. Parmi lesquelles le projet d’instauration de nouveaux espaces publics devant abriter les étalages commerciaux. S’y ajoute, tout un processus de résolution où la participation, le dialogue, l’écoute et les échanges d’idées. Car un tel travail aboutirait difficilement sans avoir travaillé en amont à « désencombrer les esprits ». Il est clair que le crédo des gouvernants est de parvenir à s’entendre avec les contrevenants.
Pour les pouvoirs publics, il est tout aussi souhaitable que les commerçants puissent clairement identifier les véritables interlocuteurs et leurs représentants légitimes, situer les responsabilités, et prendre les décisions qui s’imposent.
Le gouvernement, encore une fois, est disposé à jouer la carte de la pédagogie. Les preuves sont là. Il revient aussi aux contrevents d’aller le plus tôt possible à une bonne organisation entre eux, histoire qu’un cadre se crée et se noue entre les deux parties pour faire perdurer les actions de désencombrement et surtout de sensibilisation pour éviter que les déguerpis reviennent dans les rues, comme c’est souvent le cas. Et pour cela, il faut d’abord nettoyer sinon « désencombrer » les mentalités et pousser les populations à changer de comportement.