L’Assemblée générale des Nations unies a établi en 1971, la catégorie des pays les moins avancés (PMA). Quel bilan peut-on faire aujourd’hui sur les pays les moins avancés (PMA) et le soutien international qui leur est apporté ? Ablamba Ahoéfavi Johnson, Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République du Togo, a fait une analyse basée sur des statistiques, publiée par l’OECD.
Des résultats encourageants pour le Togo
Le Togo a élaboré plusieurs stratégies de développement. Dans le but de devenir un pays émergent à l’horizon 2030, le pays s’est doté d’un Plan National de Développement (PND) sur la période 2018-2022 dont l’objectif est de transformer l’économie de manière structurelle. La survenue de la pandémie de Covid-19 a amené les plus hautes autorités à réorienter les priorités du gouvernement en adoptant, en octobre 2020, la Feuille de route gouvernementale 2020-2025 qui a pour vision de « faire du Togo un Pays de cohésion et de paix, et une Nation moderne avec une croissance économique inclusive et durable ». Le secteur privé (national et international) est un des acteurs désormais incontournables d’un partenariat qui devrait contribuer à 50% au financement de la feuille de route.
La mise en œuvre de ces stratégies a abouti à des résultats encourageants. Sur les trois critères de classification dans la catégorisation des PMA, le Togo n’est concerné que par celui du faible niveau de revenu. Sur le plan économique, il a déployé des efforts pour stabiliser le cadre macroéconomique et améliorer l’environnement des affaires. Ces efforts ont permis de placer l’économie sur un sentier de croissance à 5,0% en 2018 et 5,5% en 2019, portée par le secteur agricole, l’industrie extractive et le commerce. L’amélioration de l’environnement des affaires a entrainé une augmentation des investissements directs étrangers de 85%, s’établissant en 2020 à 352 milliards FCFA, selon la CNUCED.
L’indice du capital humain est passé de 0,368 en 2010 à 0,432 en 2020, devant ses pairs de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, traduisant une amélioration des conditions sanitaires et de la sécurité alimentaire, de même que celle des taux de scolarisation et d’alphabétisation des adultes.
L’incidence de la pauvreté au niveau national cependant a régressé passant de 61,7% en 2006 à 53,5% en 2017. D’après les enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages menées en 2018-2019, elle est de 45,5%.
En matière d’emploi, le taux d’emploi moyen est estimé à 77,7% sur la période 2000 à 2018. Cette évolution favorable permet au pays de se tailler la première place, en comparaison avec les autres pays de la sous-région. Quant au taux de chômage, il a connu une diminution progressive passant de 6,5% en 2011 à 3,6% en 2020.
L’appartenance du Togo à la catégorie des PMA a permis également de renforcer ses partenariats avec les institutions internationales et de s’engager sur un processus de transformation structurelle de son économie. Dans ce cadre, avec l’appui de l’OCDE et en collaboration avec plusieurs partenaires, le Togo a lancé en mars 2021, l’Examen des politiques de transformation économique.
Nécessité d’adopter des mesures urgentes adaptées au nouveau contexte lié à la Covid-19
La crise de la Covid-19 incite à repenser la vulnérabilité économique des pays en développement, en particulier les PMA. Cette crise a mis à l’épreuve les mesures internationales de soutien et leur capacité à répondre de manière adéquate aux besoins desdits pays. Afin de les sortir de cette catégorie, la communauté internationale doit leur donner des outils dont ils ont besoin pour s’attaquer aux causes de leurs vulnérabilités. Ces mesures doivent viser à canaliser une aide accrue vers les pays les plus vulnérables en améliorant son allocation et à stimuler l’activité économique de façon à assurer unemeilleure reprise et un développement durable.
Une nouvelle génération de mesures de soutien internationale s’avère donc nécessaire pour permettre aux PMA de sortir des effets persistants de la crise de la Covid-19.