Le gouvernement togolais a décidé de céder une partie de ses actions dans le capital social de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI). Cette décision est critiquée par une partie de la classe politique togolaise et certains citoyens. En cédant une partie de ses actions au secteur privé, le gouvernement a-t-il totalement tort ? Qu’est-ce qui motive réellement cette décision ?
En Conseil des ministres le 11 août dernier à Lomé, le gouvernement a adopté un projet de décret fixant les modalités et le prix de cession d’une partie des actions de l’Etat dans le capital social de la BTCI. L’objectif est de nouer des partenariats avec le secteur privé pour accélérer la croissance économique du pays.
La décision de céder une partie des actions de l’Etat dans le capital de cette banque ne date pas d’aujourd’hui et n’est pas unilatérale. Avant de procéder à cette action, des experts ont été consultés. L’idée de privatisation de la Banque est même soutenue par le Fonds monétaire international (FMI) qui assure que la décision va favoriser la viabilité à long terme de cette banque et évitera de peser sur les finances publiques.
Mauvaise gestion
Les structures publiques de l’Etat dont les banques sont parfois confrontées à une situation de mauvaise gestion, parce que appartenant à l’Etat. C’est l’une des raisons de la privatisation de la BTCI. L’une des solutions face à cette mauvaise gestion est de privatiser cette banque pour relancer l’économie.
L’idée est partagée par l’honorable Gerry Taama. « Les banques publiques sont souvent très mal gérées. Vous savez de quoi je parle et je ne ferai pas de grands débats. Tant que les fossoyeurs de ces grandes sociétés ne seront pas punis, il vaut mieux privatiser… Ensuite, quand cette mauvaise gestion crée des trous, c’est avec l’argent du contribuable qu’on les recapitalise. Donc l’argent à vous et à moi. En privatisant, on règle au moins ces deux problèmes », a expliqué le président du Nouvel engagement togolais (Net).
Cas de la BTD
Le cas de la Banque togolaise de développement (BTD) est révélateur.
L’Etat togolais a déjà essayé cette stratégie de privation avec la Banque togolaise de développement et les résultats donnent raison au gouvernement. En effet, la BTD a été reprise par Oragroup. En 2020 par exemple, cette banque dont le siège se trouve à Lomé a réalisé un total bilan de plus de 3 268,2 milliards FCFA, soit une progression de 24% par rapport à 2019. « Contrairement à ceux qui pensent qu’on ne dit rien, la question de la privatisation des banques a déjà été posée, et par moi, au gouvernement à l’Assemblée nationale. La réponse qui nous a été donnée est qu’Orabank par exemple, ex BTD, affiche aujourd’hui les meilleurs résultats dans le pays, ce qui n’était pas le cas de la défunte BTD. Donc la privatisation des banques serait efficace en nous faisant économiser de l’argent », renchérit Gerry Taama.
Ceux qui critiquent cette décision de privatisation craignent que les Togolais perdent leurs emplois. Dans le cas d’espèce, le gouvernement a rassuré l’opinion : « Dans la conduite de ce processus de privatisation qui devra assurément favoriser la contribution du système bancaire au financement de l’économie nationale, le gouvernement, qui conserve 10% du capital, veillera à la préservation des intérêts des employés ainsi qu’à la consolidation du système financier ».
La privatisation de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie est loin d’être une mauvaise décision, elle vise plutôt à soutenir l’économie togolaise et à contribuer au développement du système bancaire togolais.
Source : Togo Matin
Lire aussi: Banque: Enfin, la BTCI privatisée, une partie des actions de l’Etat cédée à IB Holding