Christian Trimua, ancien directeur exécutif de Sûreté et sécurité maritime du golfe de Guinée, s’est prononcé sur l’affaire des pirates maritimes en cours à la Cour d’appel de Lomé ce lundi 05 juin 2021.
En 2015, le Togo a actualisé son code pénal en intégrant des textes liés à la piraterie en mer et en conséquence, les présumés coupables de la piraterie en mer peuvent être désormais jugés au Togo.
Interrogé sur le sujet du jugement des pirates, Christian Trimua, ancien directeur exécutif de Sûreté et sécurité maritime du golfe de Guinée a été sans détour. « Aujourd’hui, vous ne pouvez pas dire que le Togo n’a pas d’infraction sur la piraterie et donc échapper à la compétence togolaise. Le Togo a aujourd’hui dans son arsenal juridique les éléments nécessaires pour juger les pirates et les faire condamner dans le respect, naturellement, des droits de la défense et dans le respect d’un procès équitable. Nous nous saisissons désormais, au titre des compétences territoriales nationales togolaises mais également au titre des copropriétaires universelles », a expliqué Christian Trimua.
« L’événement est très important et sa portée dépasse le territoire togolais. Il constitue un enjeu juridique. Cela rassure les pays voisins, les armateurs, tous les gens de mer. Certain pays ne dispose pas encore de textes comme le Togo depuis 2015 et le Nigeria en 2019. Aujourd’hui, le Togo donne un signal fort en disant que si vous commettez une infraction (maritime) dans un autre pays (disposant ou pas de textes), ou au Togo, vous fuyez et que la marine vous arrête au Togo, le Togo sera capable de vous juger. Ça veut dire aujourd’hui que nos eaux sont plus sûres. Notre système est basé sur trois piliers. Il ya la surveillance permanente, la transposition des conventions internationales et aujourd’hui nous complétons avec le troisième qui est l’application des conventions internationales », a fait comprendre Christian Trimua.
L’infraction maritime pour laquelle les individus sont jugés a eu lieu dans la nuit du 11 au 12 mai 2019. Parmi eux des Nigérians, Togolais, Gabonais. Les pirates ont été détenus suivant un mandat de dépôt daté de mai 2019. Ils sont accusé de Piraterie maritime, violence volontaire, tentative de vol et de groupement de malfaiteurs.
« Il y a 10 pirates dont 9 arrêés et un en fuite. Si les faits sont établis, c’est une peine entre 10 et 20 ans », a expliqué Kodjo Gnambi Garba, Procureur général près la Cour d’appel de Lomé, lors de l’ouverture, ce lundi, de la première session de la Cour d’appel de Lomé pour le compte de l’année judiciaire 2020-2021.
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