Comme bon nombre de pays de l’Afrique de l’ouest et centrale, le Togo a été confronté à la trypanosomiase ou maladie du sommeil transmise par la mouche tsé tsé. Après presqu’un siècle et demi de lutte, les autorités sanitaires togolaises avec l’aide des différents partenaires ont pu éradiquer ce mal, faisant ainsi du Togo, le premier pays africain à réussir cette prouesse. Mais encore, faut-il connaitre l’histoire de cette pathologie au Togo, sa découverte, ses manifestations, ses principaux foyers au fil du temps….dossier.
La situation épidémiologique au Togo a été successivement de 1880 cas en moyenne par an avant 1938 ; 755 cas en moyenne par an entre 1939 et 1946 ; 9 cas en moyenne par an de 1977 à 1984 et 1 cas en moyenne de 1985 à 1996.
Au cours des 10 dernières années, avec l’appui de l’OMS, le Togo a conduit plusieurs missions de prospection active, mais aucun cas n’a été détecté.
Les premiers cas au Togo
Il faut tout d’abord le rappeler, la trypanosomiase humaine africaine (THA) ou maladie du sommeil est une parasitose redoutable, invalidante, difficilement curable. Si elle est mal soignée, elle peut conduire à la mort. Les principaux foyers au Togo étaient découverts dans les régions des plateaux (1884), de la Kara (1926) et des savanes (1932). Les statiques disponibles montrent que 1938 cas ont été rapportés en 1940, 755 cas en moyenne entre 1939 et 1946, 9 cas en moyenne par an de 1977 à 1984 et 1 cas en moyenne par an de 1985 à 1996. Le dernier cas confirmé remonte à 1996.
Le dernier cas remonte à 1996
Le Togo ne dispose plus d’aucun cas autochtone de THA au cours des 10 dernières années. Mieux, le pays n’a plus signalé de cas de THA depuis 1996. Au-delà, le pays a fait un suivi et a ensuite présenté un dossier bien fourni et documenté de l’historique de la maladie aux comités d’experts externes à l’OMS qui l’ont validé.
En 2012, un total d’environ 6783 cas de trypanosomiase ont été rapportés à l’OMS. Ces chiffres inquiétants ont emmené la communauté internationale à redoubler de vigilance sur la riposte en vue de l’éradication de la maladie qui sévit sur le continent africain. Au Togo, des foyers à risque ont été détectés à l’époque à Mango et à Tchamba. Le programme national de lutte contre la Trypanosomiase humaine africaine dirigé par Dr BADZIKLOU Kossi, avait en ce temps mis en place deux sentinelles dans ces localités. La mise en place de ces sites sentinelles répondait au souci de mieux documenter l’élimination de la maladie. Une stratégie qui a permis de venir à bout de la maladie.
Une victoire à l’actif de tous les acteurs
Au Togo, la lutte contre la THA a été essentiellement basée sur la prise en charge. Une lutte qui a réussi grâce à l’appui de l’OMS.
Pour sa part, Prof Moustafa Mijiyawa a expliqué que l’élimination de la THA au Togo est due aux efforts conjugués de tous les acteurs de la santé.
« Le gouvernement tient à remercier tous les partenaires qui ont contribué à l’élimination de cette maladie, notamment l’OMS pour son accompagnement sans faille depuis la détection du premier cas jusqu’à l’élimination totale de la maladie, le bureau régional de l’OMS, le comité des experts, les différents acteurs de terrain et plus particulièrement les experts du ministère de la santé, les agents de santé et les agents de santé communautaire (ASC) pour leur engagement dans cette noble lutte. Le gouvernement s’engage à soutenir le plan post-validation de l’élimination de la THA en vue de la vérification de l’arrête de la transmission à l’horizon 20230 prévu dans le feuille de route de l’OMS », a-t-il ajouté.
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