L’élection présidentielle du 22 février dernier a fait l’objet d’une réaction de la Conférence Episcopale du Togo, hier dimanche. Ce scrutin s’est déroulé dans son ensemble, « dans un climat relativement apaisé », notent les évêques une semaine après la proclamation des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Résultats qui créditent de72,36% des voix, Faure Gnassingbé, le président sortant, contre 18,37% pour l’ancien Premier ministre, Agbéyomé Kodjo.
« Mais pour ce qui concerne la transparence et l’équité du scrutin, on ne peut en dire autant, la main sur la conscience », préjugent les Evêques qui préconisent qu’ « afin de résoudre la crise qui s’est installée dans le pays et restaurer la confiance, la Conférence des Évêques du Togo, exhorte les différents protagonistes et les instances du processus électoral à œuvrer pacifiquement au rétablissement de la vérité des urnes ».
« Depuis la proclamation des résultats provisoires, la Conférence des Évêques du Togo, n’est pas restée inactive devant la situation de Mgr Kpodzro », écrivent les évêques pour rassurer quelques fidèles qui « pensent à tort » qu’ils ont abandonné l’Évêque, « leur frère aîné » à son « triste sort ».
Faisant allusion aux évènements du vendredi dernier, suite à l’appel à manifester de Mgr Kpodzro et Kodjo Agbéyomé, et l’intervention des forces de l’ordre pour disperser un groupe de manifestants à coups de gaz lacrymogènes dans l’enceinte du Collège Saint Joseph, les évêques ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’« intrusions abusives des forces de l’ordre dans les espaces privés et sacrés de l’Église ».
Les Evêques ont rappelé, « le refus opposé par le Ministère de l’Administration Territoriale à la demande d’accréditation présentée par le Conseil Episcopal Justice et Paix ». N’est-ce pas là, une justification suffisante du fiel, de la colère et de la prise de position qui caractérisent ce message de la Conférence, qui manque par exemple, de pointer plusieurs violations des dispositions légales dont ont fait preuve certains candidats et leurs sympathisants ? Entre autres l’auto-proclamation en vainqueur ; les appels à manifester et troubles à l’ordre public contraires aux principes légaux…
Toute chose en faveur de quoi, une recherche de vérité saine devrait militer, pour que véritablement la recherche de la vérité tant clamée ici aille dans le même sens que celle de la responsabilité.